La modeuse des quartiers chic est en proie à une crise existentielle. Ce soir, c'est son grand soir. Jour de bal et grand tra la la la. Elle s'étire nonchalamment et s'imagine dans la robe Eli Volvo, que sa mère lui a joyeusement mise de côté, dans une boutique du XVIe arrondissement. Tout est dit. Tarte à la crème et paillettes princières. Merci bien. Encore a-t-elle réussi à échapper à la robe Sorbetière. Elle soupire. Non, Non, Non. Si elle a su contrer les tempêtes de neige, elle échappera à l'orientalisme d'Eli Volvo. Elle décide donc de prendre en main, son destin de pâtisserie avariée. Il lui faut du jamais vu, de l'extra ordinaire, sans niaiseries, ni fioritures. Elle feuillette deux trois magazines, surfe sur Youtube. Elle tombe sur un extrait d'Habillées pour l'été. L'intrépide Melle Agnès interviewe un jeune créateur, Maxime Simoens. Timide, il dévoile ses créations, avec délicatesse. Elle se souvient les avoir vues à Hyères. Une petite robe de satin violet retient immédiatement son attention. Déferlante de broderies perlées, coupe structurée, et volumes de tissus travaillés avec volupté, se déployant comme les belles pages d'un livre de collection: ce sera elle et aucune autre. Au diable Eli Volvo.
Ce soir-là, la modeuse des quartiers chic fut élégante, mais pointue. Sexy mais pas vulgaire. Une pâtisserie des rêves au milieu de pâtes à tarte.
Ce soir-là, la modeuse des quartiers chic fut élégante, mais pointue. Sexy mais pas vulgaire. Une pâtisserie des rêves au milieu de pâtes à tarte.
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